Interview Ostéopathie et Sport - Laurent Peyrelade (ancien footballeur professionnel)

Ostéopathie Sport Rodez

Laurent PEYRELADE, entraineur du Rodez Aveyron Football et ancien footballeur professionnel, s'est confié sur son rapport à l'ostéopathie et sa vision vis-à-vis de son intégration dans le sport. 

Sébastien Delbos : Comment as tu connu l'ostéopathie ?

Laurent Peyrelade : Je pratique l'ostéopathie depuis que je suis joueur professionnel. Du temps où j'étais joueur j'allais voir l'ostéopathe une fois par semaine. J'avais les genoux et les chevilles très fragiles et je préférais cette approche plutôt qu'une approche purement « kiné ». J'avais besoin de travailler sur la structure, sur les schémas corporels, davantage que les massages. Donc je crois énormément à l'ostéopathie, j'y vais toujours, même si n'étant plus sportifs je fais surtout du préventif. J'y vais une fois tout les 4 mois pour « remettre la machine dans le bon sens » et rééquilibrer.


SD :Qu'as tu pensé de l'intégration d'un ostéopathe au sein de l'équipe cette année ?

LP : J'ai pensé que l'idée était fantastique. Qu'on puisse avoir accès à ce genre de pratique pour les joueurs c'est top. Même si la plupart des joueurs n'y sont pas forcément très sensible au début. Mais il faut rompre un peu la « barrière », faire de l'éducatif, avant de faire du préventif. Mais je pense que une fois que tu y as touché, une fois que tu as mis du sens à cette pratique là, c'est difficile de s'en passer.


SD : Par rapport à ton passé de joueur, vous étiez nombreux à pratiquer l'ostéopathie ?

LP : C'était y a longtemps déjà (rires). C'était plutôt des approches personnelles, mêmes si déjà le club avait un ostéopathe. Il venait comme toi, une fois par semaine pour travailler sur les énergies, des manipulations, plutôt que de faire craquer les os systématiquement. Mais ce n'était pas aussi démocratisé que maintenant.


SD : Tu as ainsi pu voir une évolution en ce qui concerne l'ostéopathie ?

LP : Oui voilà, ça commence à rentrer dans « les moeurs », comme l'homéopathie, les naturopathes, … Toutes ces pratiques alternatives, sans être péjoratif,non classiques. Les gens y sont beaucoup plus sensibles, beaucoup plus ouverts maintenant. Moi ça fait longtemps que j'en suis convaincu, je crois à ses bienfaits et je pense que c'est très intéressant de le faire de façon préventive plutôt que « j'ai ma ici donc il faut que j'y aille ». L'idée c'est justement de ne pas avoir mal.


SD : Aujourd'hui , par rapport à ton équipe, que penses tu du rôle de l'ostéopathe ?

LP : Je pense que c'est bien d'intervenir de suite après les matchs plutôt que 2 jours après où on aura pas le même impact selon moi. Après, il est vrai que ce n'est pas encore hyper répandu, surtout dans des groupes jeunes comme le nôtre, les mecs n'y sont encore pas tous sensibles. C'est pour ça que je pense que tu as aussi un vrai rôle éducatif, de sensibilisation, de façon à ce que les joueurs y trouvent leur intérêt et comprennent le cheminement.


SD : Ton parcours en STAPS et d'ancien joueur professionnel t'as convaincu de l'intérêt du traitement préventif, penses tu qu'au niveau amateur il puisse également avoir des besoins ?

LP : Je pense que déjà il ne faut pas mesurer les résultats de façon rapide. C'est à dire que pour moi c'est un travail sur le long terme comme l'homéopathie. Si l'on croit qu'en avalant deux petites gélules, ça va aller mieux tout de suite, autant ne pas commencer. Pour moi l'ostéopathie,c'est comme un traitement de fond. Ce n'est pas de la magie, l'ostéopathe n'agit pas avec une baguette. Le corps réagit bien à certaines manipulations, certaines personnes . Il faut de la patience. L'ostéopathe le sait mais le joueur de foot pas forcément. C'est ce qui peut être un peu compliqué dans le milieu amateur, en plus du domaine financier, même si je crois aux bienfaits de l'ostéopathie pour tout les sportifs.


SD : Comme tu viens de dire l'ostéopathie dans le sport s'exprime notamment sur le long terme, comme un « traitement de fond », as tu de ce fait remarqué des différences sur ta fin de carrière avec d'autres joueurs qui n'avaient pas forcément consulté ?

LP :Je suis pas du tout dans le comparatif. Ce que font les autres ne me regarde pas. Après je sais que, pour moi c'était indispensable. Je ne me posais même pas la question, j'y allais une fois par semaine et je pense que j'aurai même dû le commencer beaucoup plus tôt. Mais comme on en parlait précédemment, quand tu es dans un club amateur à 18 ou 19 ans c'était déjà pas très répandu et puis pas forcément dans tes priorités. Je pense que déjà, si j'avais pas pratiqué 1 fois par semaine j'aurai arrêté ma carrière beaucoup plus tôt. Ca c'est sûr. Et je pense que si je l'avais rencontré beaucoup plus tôt, je ferai un meilleur vieux que maintenant.


SD : Une dernière question, même si tu y as déjà largement répondu, que dirais tu aux personnes un peu méfiantes ou qui ont déjà consultés et que ce serait pas bien passés ?

LP: Il faut trouver la bonne personne. Moi, j'ai pratiqué pas mal d'ostéopathes. C'est vrai qu'avec certains, ça passe pas c'est comme ça. Donc c'est pas parce que ça s'est mal passé avec une personne que ça se passera mal forcément avec d'autres. C'est quelque chose de très personnel, un peu comme un psychologue. Il faut qu'il y ait une bonne connexion. Donc ne vous arrêtez pas suite à une consultation avec un thérapeute qui s'est pas très bien passé ou sur des échos que vous avez pu entendre ici et là. Et ne pensez pas non plus que si vous avez mal là depuis longtemps, ce sera réglé obligatoirement le lendemain. C'est comme tout il faut du temps. C'est même valable pour les médicaments.


SD : Super Laurent, je te remercie pour ton témoignage.



Sébastien Delbos

Sébastien Delbos est ostéopathe agréé sur Rodez

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